Cigarette électronique et e-liquide : porte d’entrée ou de sortie au tabagisme ?

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Depuis son invention voilà plus d’une vingtaine d’années, la cigarette électronique ne s’est jamais vraiment débarrassée de son côté sulfureux et polémique. Bien que les dispositifs de vapotage soient entrés dans les mœurs depuis le début des années 2010, la communauté scientifique reste partagée quant à leur apport dans la lutte contre le tabagisme, véritable problème de santé publique en France.

L’e-cigarette et la lutte contre le tabagisme en France

Aucune étude sérieuse ne s’est penchée sur l’effectif des vapoteurs en France, mais les estimations varient entre deux et trois millions. Selon les chiffres de Santé publique France, 80 % d’entre eux affirment avoir « considérablement réduit » leur consommation de cigarettes traditionnelles depuis qu’ils se sont mis au vapotage. Une tendance qui rejoint les chiffres du Baromètre sur l’usage de la cigarette électronique :

    • Le nombre d’ex-fumeurs qui ont décroché du tabac grâce à la cigarette électronique est estimé à 700 000 entre 2012 et 2017 (derniers chiffres disponibles) ;
  • La part de fumeurs quotidiens a drastiquement baissé (de 64 à 39 %) chez les utilisateurs de la cigarette électronique ;

Il faut toutefois, près de la moitié de la population française pense que la cigarette électronique est au moins aussi nocive que la cigarette à tabac. Cette perception négative semble influencée par la position historique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui estime que l’e-cigarette ne saurait prétendre au rôle de substitut au tabac au vu de sa « nocivité potentielle sur le long terme ». Une position vigoureusement critiquée en France par l’Académie nationale de médecine mais aussi et surtout outre-Manche par Public Health England, organisme affilié au ministère de la Santé britannique qui affirme que la cigarette électronique est 95 % moins nocive que la cigarette à tabac.

La cigarette électronique pourrait-elle donc prétendre à intégrer l’arsenal des outils de lutte contre le tabagisme en France et au Royaume-Uni ? Rien n’est moins sûr, car les études évaluant la nocivité des dispositifs de vapotage sur le long terme se suivent mais ne se ressemblent pas. D’ailleurs, et malgré les chiffres éloquents de Santé publique France, la cigarette électronique reste écartée du remboursement de la Sécurité sociale (même avec la prescription d’un tabacologue), contrairement aux patchs, gommes et autres substituts nicotiniques qui n’ont pourtant pas la même performance en matière de sevrage.

L’e-liquide et l’approche du « moindre mal »

Un nouveau paradigme semble s’imposer auprès de certaines autorités sanitaires, notamment en Europe. Plutôt que d’évaluer la nocivité de la cigarette électronique, il s’agit désormais de réaliser une étude comparative poussée pour déterminer si les dispositifs de vapotage constituent bien un « moindre mal » par rapport au tabac. Si l’on se fie à la composition chimique des e-liquides, la question ne se pose même pas. En effet, et bien qu’elle contienne « tout un tas d’irritants pour les voies respiratoires » comme l’explique le professeur Bertrand Dautzenberg, médecin dans le service pneumologie de l’Hôpital de la Salpêtrière à Paris, la cigarette électronique épargne à l’utilisateur de nombreuses substances toxiques et/ou cancérigènes qui résultent de la combustion du tabac, comme le goudron et le monoxyde de carbone.

Les tabacologues et autres professionnels de santé qui prônent cette approche du « moindre mal » rappellent qu’il est toutefois contre-productif de combiner l’utilisation d’un dispositif de vapotage et la consommation de tabac. Ce comportement peut en effet aggraver la dépendance à la nicotine et conduire le fumeur à augmenter progressivement sa « dose », multipliant ainsi les risques de développer une pathologie respiratoire ou cardiaque chronique. Mais qu’est-ce qu’un e liquide Exactement ?

La cigarette électronique et la problématique des e-liquides frelatés

En 2019, la consommation d’e-liquides de contrebande (certains étaient frelatés, d’autres contenaient du cannabis), a provoqué une épidémie de pneumopathies dans les Etats de New York et du Texas. Cet incident grave a poussé la France à muscler sa régulation des e-liquides autorisés à la commercialisation sur son territoire pour protéger les consommateurs. C’est dans ce contexte que l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation et de l’environnement (ANSES) a mis au point une base de données accessible à tous qui recense l’ensemble des e-liquides autorisés en France, tout en « corrigeant » d’éventuels biais en matière de composition chimique. Les vapoteurs sont donc appelés à la vigilance et doivent s’approvisionner chez des revendeurs agréés proposant des produits autorisés.

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