Alors que le monde prend conscience de la nécessité de réduire d’urgence les émissions de carbone dans tous les secteurs, immobilier compris, les changements de mentalité se constatent à tous les échelons de notre société. Et se reflètent de plus en plus dans le monde de l’immobilier, impactant dans le même temps la valeur des bâtiments qui nous entourent.
Ces dernières années, le secteur de l’immobilier subit en effet une profonde transformation afin de répondre à la problématique de plus en plus urgente du développement durable. La création de logements durables ne se limite plus à une simple augmentation de leur valeur.
Nous atteignons un point de bascule, le développement durable devenant une priorité pour les professionnels comme pour les particuliers. L’attention se porte désormais sur la préservation de la valeur des biens immobiliers afin d’éviter les risques associés à l’inaction. Qui pourraient résulter en une perte de valeur conséquente d’un logement et, de ce fait, annuler toute rentabilité d’un investissement immobilier.
Dans le but de pouvoir évaluer la performance écologique et durable d’un bien, de nombreux gouvernements de pays développés en Europe et dans le reste du monde, France comprise, ont mis en place des systèmes de labels et des certifications. Ces derniers sont censés valider (ou non) le respect des normes en vigueur s’agissant de l’impact environnemental d’un bien ou d’un bâtiment.
Si l’on prend le cas de la France, par exemple, sous l’impulsion du dispositif Pinel+, pas moins de 8 réglementations, labels et certifications majeurs régissent et évaluent le potentiel écoresponsable des logements. Pour pouvoir prétendre à ces labels et certifications, les logements doivent respecter certaines normes. Qu’ils s’agissent de leur construction (matériaux utilisés) ou bien de leurs performances énergétiques (consommation, isolation thermique, bilan carbone, utilisation d’énergies renouvelables, etc.). Le but étant de mesurer la participation desdits logements dans le processus de transition énergétique actuel.
Au-delà du seul intérêt domestique, ces écolabels et certifications s’inscrivent dans une volonté plus globale, illustrée par exemple par l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable. Ce plan, adopté par tous les États membres de l’ONU en 2015, fournit un schéma directeur commun pour la paix et la prospérité des populations et de la planète, aujourd’hui et à l’avenir. Y sont inscrits les 17 objectifs de développement durable (ODD), qui constituent “un appel urgent à l’action de tous les pays (développés et en développement) dans le cadre d’un partenariat mondial”. S’attaquer au changement climatique ainsi qu’œuvrer pour la préservation des océans et des forêts sont des enjeux majeurs de ce plan.
Souhaitant encourager cette dynamique, le président des Émirats arabes unis, le cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, a annoncé en début d’année que 2023 serait l’année du développement durable dans le pays. L’annonce n’a rien d’un hasard, puisque le pays se prépare au sommet mondial sur le climat COP28, qui se tiendra cette année à l’Expo City de Dubaï du 30 novembre au 12 décembre. Autant dire que l’immobilier à Dubaï ne pourra qu’être impacté positivement par la tenue de cet événement sur son territoire, cette année comme dans le futur.
Pourquoi les investisseurs et les acheteurs se préoccupent-ils de ces certificats environnementaux ?
Les biens qui respectent les normes écologiques, voire sont en avance sur ces dernières, attirent désormais tout un panel d’acheteurs soucieux de leur budget et de l’environnement. D’ailleurs, selon une étude menée en 2023 aux États-Unis, plus de 50 % des agents immobiliers déclarent que leurs clients s’intéressent aux caractéristiques écologiques des maisons.
Au-delà de leur impact environnemental réduit, ces biens beaucoup moins énergivores suscitent l’intérêt d’acheteurs conscients des économies que permettent ces logements plus “verts” lorsque vient le moment de payer les factures.
Qui plus est, des logements respectueux de l’environnement peuvent également attirer des acheteurs soucieux de leur santé. Les maisons qui sont meilleures pour l’environnement le sont généralement aussi pour les personnes qui y vivent. La réduction des problèmes de santé liés à la qualité de l’air intérieur, le bien-être que procurent la lumière naturelle et le lien avec la nature sont des avantages intangibles considérables.
Impact sur la valeur des biens immobiliers
Étant donné que de plus en plus d’investisseurs utilisent les critères écofriendly comme outil de sélection, la demande et, par conséquent, la valeur des bâtiments classés verts sont susceptibles de partir à la hausse.
Cette augmentation du prix des biens n’en fait pourtant pas des actifs indésirables aux yeux des investisseurs, bien au contraire. Les bâtiments classés verts bénéficient d’une meilleure protection face aux changements législatifs potentiels, car les gouvernements intègrent les objectifs de réduction des émissions de carbone dans la législation. Cela réduit le risque de voir des actifs devenir « invendables » en raison de leur obsolescence.
Dans ce contexte, de nombreux investisseurs immobiliers se tournent vers les bâtiments verts ou réaménagent des bâtiments existants pour en faire des actifs verts, à la recherche d’une meilleure performance. Et donc d’une meilleure rentabilité.
Photos sur le thème Arbrisseau à la main sous la douce lumière du soleil par Canva
Tendances actuelles en matière d’exigences immobilières
Les propriétaires de biens immobiliers, les bailleurs et même les constructeurs cherchent à tirer parti des commodités pour attirer de nouveaux locataires ou acheteurs. Des certifications comme la HQE (Haute Qualité Environnementale) ou le label BBC (Bâtiment Basse Consommation) sont de plus en plus recherchés.
Les smart homes (maisons intelligentes) font également leur entrée, grâce à des investisseurs immobiliers avisés. Les biens équipés de façon moderne voient en effet leur valeur augmenter de manière à largement rentabiliser l’investissement consenti pour fournir le logement en matériel technologique.
Fonctionnement du processus de certification
Les étapes pour certifier un logement ou un bâtiment diffèrent selon le label choisi. En règle générale, la trame ressemble à ceci :
- S’inscrire au programme ou effectuer une demande d’adhésion
- Enregistrer le projet
- Faire évaluer le projet
- Obtenir la certification si les critères jugés sont respectés
Bien sûr, il est essentiel de s’assurer au préalable que les caractéristiques du bien en question sont bien en accord avec le label convoité.
En résumé
La volonté croissante des acheteurs ou des locataires de payer plus cher pour de l’immobilier certifié plus écologique va probablement accroître la présence sur le marché des biens labellisés verts. Il reste à voir si la demande pour ces labels sera suffisante pour compenser l’asymétrie qui existe dans le secteur entre le nombre de biens “verts” et les autres. Et ainsi participer sérieusement à la transition écologique qui s’amorce lentement, mais sûrement.